Placé en centre éducatif fermé à quinze ans, Éric Wolfer aurait pu mal tourner. Mais ce qu’il choisit de faire, c’est de raconter. Avec La Wolf, il livre un récit de vie brutal, sans détour, mais profondément humain. Coécrit avec l’écrivaine engagée Mélodie Ducoeur, ce livre est un coup de poing dans les certitudes. On y découvre l’enfance difficile d’un garçon rebelle, en souffrance, en quête d’un amour mal exprimé et d’un espace pour exister.
Entre solitude, crises de colère, conflits familiaux et rejet scolaire, Éric Wolfer dessine le portrait d’une adolescence déchirée, souvent incomprise. Mais là où d’autres sombrent, lui va puiser dans le sport — et dans la rage — une force de survie.
Le sport comme exutoire et tremplin
Football, handball, boxe, volleyball… les disciplines se succèdent comme autant de planches de salut. Le jeune Éric découvre que sur un terrain, il peut canaliser sa colère, retrouver de la valeur, être reconnu. Il ira loin, très loin : jusqu’à porter le maillot de l’équipe de France de Volley, jusqu’aux Jeux olympiques.
Son parcours n’est pas linéaire, il est fait d’échecs, de rechutes, de blessures. Mais ce qui frappe, c’est la détermination, l’endurance, le refus d’abandonner. La Wolf montre à quel point le sport peut être un levier d’insertion, un moyen d’expression, un pilier identitaire pour les jeunes cabossés.
Une écriture à deux voix, brute et lumineuse
Mélodie Ducoeur, coautrice du livre, apporte sa sensibilité littéraire sans jamais trahir la voix d’Éric. Elle structure le récit sans l’aseptiser. Le résultat est un texte accessible, incarné, percutant, porté par la parole vraie d’un homme qui revient sur son passé pour aider d’autres à avancer.
On passe du rire à la gorge nouée, de la nostalgie à la tension, dans une narration aussi rythmée qu’un match décisif. L’émotion affleure à chaque page, sans pathos, avec justesse.
Un livre qui devrait être lu dans les écoles
La Wolf n’est pas une autobiographie de plus. C’est un outil de sensibilisation, une leçon de résilience, un manifeste pour l’espoir. À mettre entre les mains des éducateurs, des jeunes en rupture, des passionnés de sport et de celles et ceux qui veulent croire à la seconde chance.
Il nous rappelle qu’aucun destin n’est figé, que les cicatrices peuvent devenir des forces, et que l’on peut se réinventer, même après avoir touché le fond.
En bref, La Wolf est un récit nécessaire, puissant, profondément humain. Une lecture qui marque, qui bouscule, et qui reste longtemps en tête. Un livre à lire, à relire, et surtout à transmettre.
📖 La Wolf est disponible aux Éditions Plumes de Cœur.